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Nous répondons parfois à des commandes thématiques. L'occasion de recherches nouvelles, dans le plaisir de la découverte. L'occasion de se décentrer, jusqu’à aller parfois où l’on croyait ne jamais aller. La commande est l’occasion d’une collaboration étroite, quant au contenu et la forme, entre producteur et organisateur.

Ces spectacles continuent leur route au catalogue de la compagnie métalepse :

 

L’Autre

Christian Tardif, Rebecca Handley.

Un chemin de contes étranges et de lectures extraites des témoignages littéraires, autour du voyage austral depuis le XVIIIè siècle, de Diderot à Claude Lévi Strauss :

"Bref intervalles où notre espèce supporte d’interrompre son labeur de ruche, chance vitale pour la vie à saisir l’essence d’être, en deçà de la pensée et au - delà de la société"... (Tristes tropiques).

 

Chimères

Christian Tardif, Rebecca Handley.

Un moment de vertige entre réel et imaginaire. Scientifiques et poètes réunis. Chimères, histoires naturelles et merveilleuses, « Ces événements n’eurent lieu à aucun moment, mais existent toujours ». Contes – figures de lutins, sorcières - et lectures extraites de Cyrano de Bergerac, Fabre, Michaux, Baudelaire.

 

 

Littérature japonaise : conte et lecture

Christian Tardif.

D’abord un conte sur le thème de l’écriture : Histoire de Kobodaishi, le premier, le plus grand des calligraphes. «  Les 5 pinceaux ». Source de bouche à oreilles, et Lafcadio Hearn, Le mangeur de rêves, 10/18 (épuisé).

Ensuite un  parcours subjectif dans la littérature du XXème siècle, principalement de courtes nouvelles, et des extraits de romans plus longs. Ce parcours témoigne d’un climat étrange de notre point de vue français ou occidental, un dévoilement de l’intime, un goût pour le trouble.

Edogawa Ranpo, du courant littéraire dit « érotico grotesque » des années 1920 : la chaise humaine

Junichirô Tanizaki, extrait de La Clé

Matsumoto, auteur de romans policiers : Le complice.

Haruki Murakami, extrait de : Après le tremblement de terre, « Tous les enfants de dieu savent danser »

 

La rose pourpre du Caire (Purple rose of Cairo),

le film de Woody Allen.

Christian Tardif.

Le sujet du film est la métalepse elle-même. Christian Tardif en ajoute le récit à sa conférence contée sur cette figure de style qui a donné son nom à la compagnie éponyme.

La commande était de raconter un film devant l’écran blanc, au Forum des images, pour les Nuits Blanches, Paris, octobre 2009.

 

Tissage

Sous titre : qu’est-ce qui se trame ?

Christian Tardif

Douze histoires courtes chacune d’une durée égale. Comme un seul grand récit, le fil des histoires se déroule selon cette logique implacable du travail en trois étapes : filer, tisser, coudre. Trois formes : mythe, conte, récit de vie. Comme soumis au régime des trois Parques, figures du destin, fileuses de la vie et de la mort. Et les expressions ne manquent pas, qui nous rappellent le pénible poids de la réalité à laquelle on n’échappe pas ! Le fil de la vie, marcher sur un fil, tisser des liens, en découdre, de fil en aiguille se raccommoder…

Le thème est chargé, la barque est lourde ! Ce n’est pas le moment d’en rajouter. Comment pourrait-on accéder vraiment aux mythes, à la pensée des contes, avec un esprit de sérieux, une révérence de mauvais aloi ? Ce qui rend ces histoires présentes, c’est leur légèreté presque anecdotique. Nous sommes vraiment touchés, quand comique, gravité, et résonnance dans notre actualité, se tissent. Mais plus on avance dans le spectacle vers cette actualité, jusqu’au trivial d’au jour le jour, « l’info », c’est bien le moment, au contraire, de lui conférer de l’épaisseur.

Pas besoin de broder ! La parole, selon les Dogons du Mali, doit être dense comme un tissu. (Soy en dogon signifie à la fois parole et étoffe) ; elle est liée à la discrétion, au silence. Les trois dernières histoires attestent du simple attachement qui reste… en fin de compte : la plate couture ne se voit pas, mais les liens sont serré, qui nous font vivre, ce sont les nœuds, la sainte, naturelle couture selon Montaigne. 

 

Hommage à François- Marie Luzel

Collecteur de contes en Bretagne.

Christian Tardif.

D'après le travail de Françoise Morvan, biographe et éditrice de Luzel. Né dans une famille de paysans républicains, au Manoir de Keramborgne, actuelle commune de Plouaret (côtes d’Armor), le 6 juin 1821, il y est mort le 26 février 1895. D’abord employé de préfecture, auteur sans grand succès, puis professeur, Luzel est enfin radié en1868 du corps enseignant. Des missions ministérielles obtenues grâce à Ernest Renan lui permettent de collecter théâtre populaire, chants, contes,  tant en Bretagne, parcourue le plus souvent à pied, qu’au manoir de Keramborgne, où il accueille conteuses et conteurs. Journaliste au Morlaisien (1874), Juge de paix à Daoulas (1880), bibliothécaire à Quimper (1881) : des métiers alimentaires, dont il se plaint toujours. Après les frères Grimm en Allemagne, il inaugure en France une démarche scientifique. Il sait qu’il collecte en Bretagne des récits  qui appartiennent sans contradiction au patrimoine breton, français et européen. Il s’éloigne alors du marquis de la Villemarqué, monarchiste, chef de file à l’époque du folklorisme celtique.

 François-Marie Luzel se met en scène dans « les veillées bretonnes » sous le nom de Francès : il raconte comme les autres. Il se souvient des contes de son enfance ; un peuple imaginaire rôde et se dérobe, invisibles présences, Morgans de l’île d’Ouessant, lutins de carrefour, lutins du foyer, démons et revenants... Mais Luzel « nous intéresse en tant qu’il a sut s’effacer » (Françoise Morvan). Il prend des notes en écoutant les conteurs renommés, la plupart en Plouaret entre Lannion et Tréguier, et près de Morlaix.  Il écoute le tailleur Cadiou, et Yvan Garandel dit Kompagnon Dall (celui qui improvise et aime « à se donner carrière »), ancien soldat de Napoléon devenu mendiant aveugle. Il écoute Kourio, le tisserand, Gorvel, François Thépault le boulanger, les conteuses Marguerite philippe, pèlerine professionnelle, Barba Tassel, mendiante fidèle à transmettre, Marie-Yvonne Guézennec, servante au manoir de Keramborgne…

 

Cet effacement de Luzel derrière les conteurs laisse place à une poésie, plus riche que les clichés régionalistes des fabricants de littérature folklorique.

 

 

 

Enfin les spectacles plus anciens comme

De cru et de sel (mythes essentiellement cashinahuas),

le cabaret Alphonse Allais (associé à ses amis fumistes)...

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